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Dossier : Nô Mayeur Michel Rasson

Un homme au service des autres

Une foule im mense a rendu, hier, un dernier hommage ému à Michel Rasso n , l'homme dont il n'a pas fallu attendre le décès pour dire du bien.

L'église Saint-Pierre aux Liens était bien trop petite pour accueillir, mercredi matin, les centaines de personnes - plus de 1600 souvenirs seront distribués à l'offrande - venues assister aux funérailles du bourgmestre honoraire Michel Rasson, «No Michel». Sa famille, ses amis, de nombreux anonymes, dont beaucoup ne pouvaient retenir une larme. Ainsi qu'un nombre impressionnant de personnalités : le ministre d'État Guy Spitaels; le ministre-président de la Région wallonne Rudy Demotte; le député provincial Serge Hustache; la grande majorité des bourgmestres du Hainaut occidental, toutes tendances confondues; des (anciens) parlementaires...

Après La Marche Funèbre jouée par Les Amis Réunis, la cérémonie allait s'avérer très simple, sans solennité, à l'image de la personnalité du défunt.

Le bourgmestre Idès Cauchie prend la parole en premier pour évoquer «ce bien brave homme, un homme de contact et le maïeur de tout le monde. La tristesse est générale au sein du village. Chacun partage ce sentiment : il ne méritait pas de nous quitter si vite.

Michel laisse un vide immense, et nous sommes tous là, les bras ballants, dit celui qui a succédé à ce personnage haut en couleurs, sorte de Toine Culot du Pays des Collines : Il nous aurait dit : Vô n'alleu neu d'mereu comme des marots d'gâte sans mère... C'est ce Michel-là, bon, généreux et farceur que nous garderons dans nos coeurs afin de combler un peu ce vide...»

Pour Rudy Demotte, c'est à bien triste sabbat que nous avait convié celui qui restera encore longtemps, dans le coeur des Ellezellois, leur bourgmestre : «Le conseil auquel il nous invite aujourd'hui restera comme un des seuls où il ne nous aura pas fait rire de bon coeur.Et le ministre de rappeler à l'assemblée : Un ineffaçable sourire et un perpétuel sens de l'humour et de la plaisanterie gentille. C'est cela qui nous revient, avant tout, en mémoire et qui y restera gravé. Simplicité, ouverture, sens du service que Michel a su conserver toute sa carrière, du bureau de poste au conseil provincial en passant par la maison communale : Il était de ceux qui, par leur attitude, montrent qu'un homme politique est avant tout un homme... peut-être, simplement, un peu plus soucieux du sort des autres hommes.

Rudy Demotte fut son ami. Son intervention est longue, mais pas un mot n'apparaît superflu : elle aurait pu l'être deux fois plus, tant il y a des choses à dire sur Michel! Qui parlait volontiers de ses 46 années de combat social sur le terrain. Deux autres chiffres : élu pour la première fois au conseil communal en 1974 avec 76 voix, il devient onze ans plus tard conseiller provincial avec... 6542 voix de préférence. Ce plébiscite était sans aucun doute un indice de confiance, un capital sympathie important mais il ne se justifiait pas que par la gentillesse de l'homme. Il était également le résultat du travail réalisé, déclare celui qui dit s'être souvent inspiré de l'action de ce rassembleur pour fédérer dans le respect des différences».

José Van Landuyt, l'ancien curé d'Ellezelles qui concélébrait l'office avec l'abbé Pierre Gendarme, évoque le Michel Rasson croyant. Pas plus que cela pratiquant : «mais qui mieux que lui pratiquait les grands commandements? Un serviteur remarquable, ami de tous : Le rencontrer mettait de bonne humeur. Au travers de blagues, il faisait passer de grandes priorités, sans blesser. Ses débuts en politique ne furent pas faciles, mais sa volonté et sa ténacité lui donnèrent la force et le courage de vaincre toutes les difficultés. Toutefois, nous ne soupçonnons pas toute l'abnégation que cela lui a coûté... Un dévouement accompli avec un complet désintéressement : Nous sommes tous orphelins de ce bourgmestre qui avait un charisme particulier d'aimer et de se faire aimer, conclut le prêtre qui a une pensée pour Jeannette, l'épouse qui partageait ses mérites». Michel restera présent dans nos mémoires.

Pascal LEPOUTTE