ELLEZELLES EN LORRAINE.
Le 7 juillet 1648, Philippe IV, roi de Castille, céda à Charles IV, duc de Lorraine, les terres de Flobecq et de Lessines, pour 500,000 livres de gros, - somme à laquelle celui-ci estimait les avances faites pour l’entretien des troupes qu’il avait mises au service du Roi, dans les Pays-Bas.
Charles-Henri de Lorraine, prince de Vaudemont et de Commercy, fils de Charles
IV et de Béatrix de Cusance, hérita des terres de débats
.
Le prince de Vaudemont , grand d’Espagne de première classe et décoré
ce la Toison d’Or, fut fidèle toute sa vie à la cause de l’Espagne
en Belgique, où il fut général de cavalerie, tandis que son
fils unique, le prince Charles-Thomas, combattait avec le grade de feld-maréchal
dans les armées impériales, alors en guerre contre l’Espagne.
Ce fils est mort, célibataire, en 1704.
Le prince Charles-Henri de Vaudemont mourut à Commercy le 14 janvier 1723,
à l’âge de 84 ans.
La Terre de débats passa ensuite aux mains des enfants d’Anne de Lorraine, sœur du prince Charles-Henri de Vaudemont qui avait épousé François-Marie de Lorraine, comte de Lille-bonne, mort en 1694.
Les enfants d’Anne de Lorraine étaient deux filles : Béatrix
de Lorraine, abbesse de Remiremont et Elisabeth de Lorraine, princesse d’
Epinoy.
Le prince Gaston-Jean-Baptiste, chevalier de Lorraine, comte de Marsan, et sa
femme, Marie-Louise de Rohan-Soubise, acquirent, l’héritage de Lorraine-Vaudemont,
par cession de la douairière d’Epinoy (1739). La princesse, qui devint
bientôt veuve, était fille du prince Jules-François-Louis,
et sœur du maréchal de Soubise, connu surtout par sa défaite
à Rosbach. Les fiscaux de Brabant lui contestèrent la possession
des biens meubles et immeubles du vieux Vaudemont et la revendiquèrent
pour le domaine ; mais, à l’intervention du roi de France, l’impératrice
Marie-Thérèse arrêta les poursuites et, par lettres patentes
datées de Vienne, le 25 avril 1759, confirma à Madame de Marsan,
les terres de Walhain, de Ninove, de Flobecq, de Lessines, etc.
Cette dame, en fit donation à sa nièce Armande-Victoire-Joseph
de Rohan, princesse de Soubise, en la mariant à Henri-Louis-Marie de Rohan,
prince de Guéménée, mais avec réserve d’usufruit
pour elle et pour son frère le maréchal de Soubise. Toute la famille
De Rohan jouissait d’une influence immense à la cour de Louis XVI,
où la comtesse de Marsan remplit longtemps les fonctions de maîtresse
des enfants de France. La révolution de 1789 interrompit le cours de ses
prospérités, en l’obligeant à émigrer. Pendant
la première occupation de la Belgique par les Français, nous trouvons
la comtesse à Bruxelles, où au mois de janvier 1793, elle demanda
à l’assemblée des représentants provisoires de la faire
jouir de ses droits de citoyenne belge et d’arrêter la saisie et la
vente de son patrimoine.
Ses domaines furent une seconde fois, en 1794, placés sous séquestre
qui fut levé pendant le consulat. Quelques années avant sa mort,
en l’an XIII, Madame de Marsan vendit tous ses biens de Belgique, sauf la
terre de Grammont , à M. Lefebvre , de Tournai, pour la somme de 2.000.000
livres. Ils étaient alors affermés en masse, pour 50.000 livres
seulement, à M. Van den Brouck, de Gand.
La propriété de Madame de Marsan, à Ellezelles, comprenait 300 hectares, dont M. le Baron Alphonse de Rasse, ancien sénateur et ancien Bourgmestre de Tournai, en fit l’acquisition.
(Source : M.A.Wauters, auteur des Monographies nationales)